Conversations avec Merlin l’Enchantecœur: 6 – Quand le masculin et le féminin ne font plus qu’un – I

Camille : J’ai l’impression qu’actuellement la relation entre hommes et femmes est mise à rudes épreuves.

Mirjam : J’aimerais d’abord clarifier que le masculin et le féminin sont avant tout des énergies et chacune a son expression propre. Il est important de ne pas les attribuer hâtivement à l’homme ou à la femme. Comme tu sais, chaque être porte en lui ces deux énergies. Tu portes donc en toi l’énergie masculine et féminine tout en étant en apparence dans un corps d’homme.

Camille : Tu veux dire que je ne suis homme qu’en apparence ?

Mirjam : Je ne veux surtout pas déstabiliser ton identification masculine (sourire). Il est important de comprendre aujourd’hui que tu vis ta relation de couple homme-femme avant tout à l’intérieur de toi dans la complémentarité énergétique du masculin et du féminin.

Camille : Ça fait bizarre de penser que le couple est avant tout en moi.

Mirjam : Pourtant, tu sais très bien que l’extérieur n’est en réalité que la projection de ton intérieur. Je t’invite donc à vivre la relation de couple d’abord à l’intérieur de toi.

Camille : Je n’ai donc plus besoin d’avoir une vraie partenaire.

Mirjam : Je te rassure, tu pourras encore vivre une relation de couple avec une femme, mais je t’invite d’abord à accueillir mes paroles sans trop te laisser aller aux préoccupations de ton ego.

Camille : Désolé, je t’écoute !

Mirjam : J’ai dit que la véritable relation de couple est celle du masculin et du féminin. Elle émerge de l’union des deux où l’un tend vers l’autre et l’autre tend vers l’un. A l’origine, ne comprends pas ce que je dis de manière temporelle, il y a l’Unité divine, la Source, à partir de laquelle se déploient le Père divin et la Mère divine comme forces complémentaires. Toute forme de vie est incluse dans cette expression, il n’existe que l’unité complémentaire des deux forces. Tu peux t’imaginer que ces forces donnent l’impulsion au mouvement de la Grande Vie, comme deux champs énergétiques ou magnétiques qui génèrent un mouvement perpétuel créant une énergie permanente. C’est d’ailleurs ce principe-là qui va générer l’énergie libre à un autre niveau quand tu auras véritablement intégré le principe masculin-féminin.

Camille : Il semblerait qu’elle est déjà là.

Mirjam : Tout est déjà là. Vous ne faites que découvrir ce qui a toujours été là. L’unité complémentaire du masculin-féminin est le moteur du mouvement de la vie. C’est une évidence que pour créer ce mouvement les deux forces sont activement en équilibre. Toute création émerge de ce mouvement créateur et génère une création parfaite. Dès que cet équilibre est perturbé, des imperfections dans la création s’installent et cela à tous les niveaux de vie.
Tu as déjà entendu l’expression que Dieu t’a créé à son image, n’est-ce-pas ?

Camille : Oui bien sûr, mais ça ne veut pas dire que j’ai vraiment compris ce que cela veut dire.

Mirjam : Cela veut dire que le divin est en tout, à toute échelle de la Création. Tout enfant de Dieu est divin, est perfection divine. Toi, mon cher frère, tu es donc l’expression de la perfection divine.

Camille : Pour le moment j’avoue que j’ai encore quelques déformations et imperfections.

Mirjam : C’est bien la différence entre ce que tu es et ce que tu as fait, n’est-pas ? Tu es bien sûr perfection au niveau de ton être véritable. Les imperfections se sont installées à partir de tes créations de l’esprit de l’ego. A l’origine tu es l’expression de l’unité parfaite du masculin-féminin à l’image de Père-Mère divine et cela au point que tu n’es ni de sexe masculin ni de sexe féminin.

Camille : Est-ce qu’on appelle ça un être androgyne ?

Mirjam : Oui, mais l’être androgyne n’a pas deux sexes, il n’a plus de sexe !

Camille : On ne fera donc plus de sexe ?

Mirjam (rire) : En effet, en tout cas plus comme vous avez l’habitude de le vivre actuellement, ça a l’air de t’inquiéter.

Camille : Quand-même un peu.

Mirjam : Vous allez retrouver le vrai sens de la sexualité, mais j’y reviendrai à un autre instant.

Camille : D’accord. Je vais patienter !

Mirjam : Tu es à la base l’équilibre et la complémentarité parfaite du masculin-féminin et l’expression du mouvement créateur qui en émerge. Tu as, par contre, perturbé cet équilibre au cours de tes expériences ce qui a créé des blessures et de la souffrance issue de cette relation masculin-féminin perturbée. Tout comme la grande majorité des êtres sur terre, tu projettes ce déséquilibre à l’extérieur de toi sur des êtres de sexe féminin et vice versa. L’autre n’étant que le reflet de ta projection, tu as l’impression que c’est lui, à savoir la femme en face de toi qui est à l’origine de ta souffrance, alors qu’il n’en est rien. Cela est inversément le cas pour la femme en face de toi.
A partir de là, a commencé un véritable cercle vicieux de jeu de pouvoir entre le masculin et le féminin projeté sur l’autre sexe, donc entre les hommes et les femmes. La peur des blessures et des souffrances apparemment infligées par l’autre sexe a laissé émerger une multitude de stratégies d’attaques et de protections entre hommes et femmes générant à leur tour de nouvelles souffrances et ainsi de suite.

Camille : Si je comprends bien, ce jeu de pouvoir se passe au niveau du masculin-féminin de l’ego.

Mirjam : C’est ça et c’est bien pour cette raison que les couples sont bien secoués actuellement.

Camille : Cela veut dire… ?

Mirjam : Tout être est invité plus que jamais à s’accorder à la note du Cœur. Comme le Cœur est la manifestation de la conscience et de l’énergie de l’unité, tout ce qui n’est pas accordé à l’unité fait fausse note.
Et s’il y a, en cette période, quelque chose qui n’est pas accordé à la note de l’unité c’est bien grand nombre de relations de couple. Mais encore une fois, il ne s’agit là que du déséquilibre masculin-féminin en chacun, en chacune qui est projeté à l’extérieur. Les blessures se guérissent donc à l’intérieur de chaque homme et femme.

Camille : Ça tombe bien. Il n’y a donc plus besoin d’accuser ni de juger l’autre.

Mirjam : C’est bien cela. L’ego, qui est mu par la peur, a mis en place quantité de stratégies d’attaques et de défenses telles les jugements, les accusations et justifications, bref toute une panoplie que tu connais très bien, mais que tu emploies encore trop souvent comme réflexe. Tout cela est issu du conflit fondamental qui émerge de l’esprit de séparation de l’ego d’avec le Divin et qui se reflète dans tous types de séparation, notamment celle du masculin et du féminin ainsi que de l’homme et la femme.

Camille : Et tout ça à cause d’une histoire de pomme ?

Mirjam : Oui, c’est bien vu. L’histoire de la pomme qu’Eve et Adam mange de l’arbre de la connaissance représente le choix de créer à partir de la conscience de séparation de l’ego. C’est en quelque sorte le choix originel de l’Humain de créer à partir de l’ego et non plus à partir du Divin.
C’est l’origine de la dualité, donc aussi de la dualité homme-femme.

Camille : C’est drôle que tu parles du choix originel et non pas du péché originel.

Mirjam : Oui, car il s’agit du choix de l’Humain de quitter la Vérité divine et de créer la réalité non plus à partir de l’Esprit divin, mais à partir de l’esprit de l’ego. J’appellerai cela plutôt le conflit originel que le péché originel, car il ne s’agit que d’un choix et non d’un péché. Il n’y a donc pas de culpabilité ! Ni Eve ni Adam ne sont coupables de quoi que ce soit, ils sont simplement responsables de leur choix, c’est tout !

Camille : Les Humains n’ont donc jamais été coupables de rien ?! Ils ont toujours été innocents ? Et toutes ces histoires millénaires de culpabilité ne sont que des chimères ?

Mirjam : Je vois que tu me suis bien. Bravo.

Camille : Ne suis-je pas bon élève (rire) ! Et le conflit homme-femme prendrait son origine dans ce conflit originel ?

Mirjam : Je préfère le nommer le conflit masculin-féminin à l’intérieur de chacun et de chacune, mais qui est, certes, projeté sur l’autre sexe au lieu d’être assumé et réglé en soi-même. L’unité a laissé la place à la division, donc au conflit. Nous n’avons pas besoin de retracer l’histoire pour nommer toutes les occasions que les hommes et les femmes ont saisi pour s’attaquer et se blesser mutuellement tant au niveau physique que psychologique.
L’Humanité est en train de vivre un grand tournant. Nombreux sont ceux et celles qui entendent l’appel de l’unité du Cœur. De plus en plus d’êtres suivent cet appel du Cœur et ont entamé ce que l’on appelle symboliquement le chemin du retour. L’Humain a choisi de quitter l’unité pour expérimenter la multiplicité pour enfin retourner dans l’unité. S’ensuit évidemment une nouvelle unité masculin-féminin qui va complètement transformer les relations hommes-femmes.

Camille : Quand je regarde autour de moi, je ne vois pas encore beaucoup de cette nouvelle unité dans les couples.

Mirjam : Ne te fie pas aux apparences ! Et, surtout, n’essaie pas d’interpréter la réalité avec ton petit esprit de l’ego ! Dans beaucoup de relations de couples, y compris celles qui cheminent consciemment vers l’unité du Cœur, sont révélées tout ce qui n’est pas encore dans cette unité. Toutes les incohérences et blessures restantes sont plus que jamais révélées au grand jour et demandent d’être accueillis par votre conscience afin d’être transformées et libérées à jamais. C’est un processus de guérison de la relation masculin-féminin qui est en cours en chacuns et chacunes de vous. Ensuite, le féminin et le masculin prendront leur nouvelle place, totalement libre dans un nouvel équilibre, dans l’unité du Cœur pour s’inscrire enfin dans l’Unité divine.

Camille : C’est magnifique et encourageant ! Peux-tu me donner quelques pistes qui serviront d’orientations sur ce chemin ?

Mirjam : Bien sûr. Comme tu peux le deviner, le conflit principal s’articule autour de la thématique « puissance-impuissance ». En parcourant l’histoire tu peux constater des périodes où le masculin et le féminin sont en alternance en posture de puissance ou d’impuissance. Ainsi, à une période de domination matriarcale où la force masculine est castrée suit une période de domination patriarcale où la force féminine est soumise et réprimée avec véhémence. C’est une évidence que les deux expériences se sont inscrites dans la mémoire cellulaire et dans l’inconscient de l’homme et de la femme.

Camille : Avons-nous encore besoin de nous identifier à ces mémoires.

Mirjam : Bien sûr que non ! Etant conscient de ce fait, vous pouvez dès maintenant retirer votre identification à ces mémoires de domination et de soumission que vous avez portés, pour la plupart du temps, inconsciemment en vous.

Camille : Je crois que nous en avons tellement marre de ce jeu, que le choix d’abandonner ces vécus est vite fait pour ceux et celles qui ont envie de cheminer vers le Cœur.

Mirjam : Oui, de toute évidence ! Et le chemin qui y mène est la paix en soi. C’est la porte d’entrée dans le Cœur. Et c’est l’équilibre libre du masculin-féminin dans l’union sacré du Cœur.

Camille : Oui, le cœur sacré, ça créé (rire) !

Mirjam (sourire) : Tu es content, tu as pu placer un de tes jeux de mots ! Mais c’est bien l’innocence de cet enfant joyeux en toi qui est dans l’état d’être du Cœur. Les Humains peuvent dès à présent choisir de quitter la scène du théâtre de l’égo et de regarder depuis en haut ce jeu de pouvoir qu’exercent les uns sur les autres, les hommes sur les femmes et les femmes sur les hommes. Les femmes autant que les hommes portent en elles des mémoires de puissance et d’impuissance par rapport à l’autre sexe. Cela se manifeste dans un déséquilibre énergétique au niveau de leur plexus et peut prendre de multiples formes de manifestations. Toutes sortes d’abus de pouvoir, les relations « bourreau-victime » notamment en font partie et ne sont que la manifestation extérieure de leur sentiment d’impuissance à l’intérieur.

Camille : Je ne comprends pas, je vois plutôt le bourreau dans la puissance et la victime dans l’impuissance.

Mirjam : C’est une illusion encore bien répandue. Encore une fois, tu te fies aux apparences ! Les deux souffrent, si je puis dire, du même problème : du sentiment d’impuissance. Le bourreau surcompense son manque de puissance en pouvoir et la victime, elle, en restituant son pouvoir au bourreau ce qui crée évidemment pour chacun un fort déséquilibre au sein de la relation.
Mais l’un comme l’autre ne sont dans leur vrai pouvoir c’est-à-dire celui d’être véritablement qui ils sont.

Camille. Vu comme ça, c’est une évidence.

Mirjam : Quand je suis dans ce pouvoir d’être qui je suis,  je n’ai plus besoin d’avoir du pouvoir sur l’autre, car je suis dans mon vrai pouvoir, dans ma vraie puissance. À partir de là, peut s’installer une profonde paix en moi.

Fais-en l’expérience : « Installe-toi confortablement. Pose ta main sur ton plexus. Prends quelques bonnes respirations pour entrer en douceur dans la profondeur de ton être. A chaque expiration, tu peux lâcher-prise toutes les mémoires de peurs et d’impuissance … tandis qu’à chaque inspiration tu peux accueillir la paix et la force de l’univers qui est en toi … tu peux laisser partir définitivement toutes les expériences où tu t’es senti soumis à la force et au pouvoir de quelqu’un d’autre, que cela soit un homme ou une femme … tu peux également abandonner toute expérience où tu étais toi-même à l’origine de l’oppression d’autres êtres … tu peux ainsi couper toute mémoire d’impuissance et d’abus de pouvoir à tout jamais … tu es invité maintenant à t’accueillir et à te reconnaître comme celui ou celle que tu es véritablement … dans tes vraie qualités et talents … dans l’être de Cœur que tu es et que tu as toujours été … tu peux sentir comment une force se présente et se manifeste de plus en plus dans ton plexus … une force puissante et douce à la fois … c’est la puissance et la force de ton être véritable … c’est la force de ton être de Cœur qui est illimitée … c’est une force immense qui est toujours dans l’Amour … c’est la force qui te permets de t’affirmer avec ton être vrai et à prendre ta place dans la vie … oui c’est toi, dans ta force, ta puissance, ton pouvoir d’être qui tu es … Maintenant tu peux sentir de plus en plus cette paix profonde qui s’installe en toi car le conflit puissance-impuissance a disparu et a fait la place à une paix profonde de ton être … tu peux poser maintenant l’autre main sur ta poitrine … et sentir comment l’énergie du plexus et du cœur s’unissent … savoure cette douceur d’amour qui circule profondément en toi … sens la paix en toi et l’amour pour toi qui s’unissent … tu es un être puissant d’amour … c’est ce que tu es et ce que tu as toujours été … c’est profondément ancré en toi et révélé pour toujours … tu es cela et tu prends ta place dans la Création … tu es l’être de Cœur … dans une paix profonde et un amour sans limite … et tu es appelé à t’éveiller comme étant l’être de Cœur que tu es » … (long moment de silence)

Camille : … j’ai l’impression de me réveiller dans un autre monde.

Mirjam : Tu te réveilles de ton rêve et tu t’éveilles à la vie du Cœur !
Il me semble que tu as besoin d’un moment pour intégrer nos échanges. (Avec un grand sourire) Ça a l’air fatiguant de se réveiller en tant qu’être véritable !

Camille : J’ai l’impression d’émerger d’un sommeil millénaire.

Je me sentais pour un moment tel un somnambule entre deux mondes. C’était comme si mes instruments de bord avaient lâché et que j’avais perdu toute orientation. Ce qui semblait être vrai dans l’ancien monde prenait une allure littéralement grotesque et ce qui se présentait comme le nouveau n’était pas encore palpable. Ce nouveau monde s’exprimait pour l’instant par des sensations et des impressions qui me transportaient dans des états d’être encore peu expérimentés mais dans une joie indescriptible avec les mots. Était-ce un monde où il n’y avait plus grand-chose à dire car les vécus étaient tellement au-delà des mots ? Tout était partagé et vécu au niveau de l’être et n’avait donc plus besoin d’être communiqué par des paroles. Je sentais vaguement et non sans inquiétude que dans ce monde mes jours de scribes allaient être contés. Mais au lieu d’ouvrir mes yeux à cette nouvelle partie de la réalité, je m’empressais de les fermer pour un instant afin de me reposer de tout ce que je venais de vivre.