Étincelles de conscience 7 – 8

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Sortir de l’illusion et évoluer vers la Vérité de l’Être

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Le sens des sens

ou quand la perception et le discernement changent de cap

Dans notre parcours d’évolution, nous vivons deux grandes inversions dans notre vécu de la réalité. La première se vit dans le passage de l’ignorance à la conscience, de la réalité extérieure de l’ego somnambule, à la réalité du cœur éveillé à l’intérieur de nous-même. À ce stade, nous passons de l’image de notre être reflété dans le miroir du monde extérieur de façon inversée, à l’être qui se trouve (réellement) devant le miroir. Nous pouvons seulement (perce)voir cet être avec notre vision et perception intérieure. En franchissant la porte qui nous fait quitter le monde factice reflété dans le miroir extérieur, nous entamons le chemin de transformation qui nous conduit à la liberté. La conséquence majeure est que tout mon vécu s’inverse : nous passons du reflet chimérique à la présence (intérieure) et, à partir de là, à la manifestation réelle du monde.

Dans ce passage fondamental s’opère une inversion importante parmi d’autres : la réorientation de nos sens. Ces derniers ont jusqu’alors été orientés vers l’extérieur dans le but de percevoir ce monde extérieur à nous-mêmes. Ainsi, les sens nous ont informés de ce qui se passait dans ce fameux monde feint que nous avons, par la suite, si souvent interprété avec notre mental pour créer nos multiples illusions du monde.

Le fait de reconnaître toutes les strates de réalités trompeuses liées à ce fonctionnement, m’a littéralement donné le vertige. Comment l’humanité a-t-elle pu se laisser entraîner dans un tel labyrinthe d’illusions ? Je comprenais la colère que cela pouvait provoquer chez certains lorsque leur conscience se réveillait dans un pareil piège. Je savais pertinemment que j’avais été conduit dans ce labyrinthe dès mon plus jeune âge, encore inconscient, lorsque je baignais dans l’insouciance, la naïveté et la pureté propres au jeune enfant.

Toutefois, la sensation de ne pas appartenir à ce monde, voire de ne pas être de ce monde et de me sentir tel un étranger dans mon entourage, se révélait comme un bienfait qui m’a permis de ne pas vraiment m’identifier à ce monde inextricable. Je sentais intuitivement que mon cœur d’enfant pur et innocent était plus vrai que le monde des humains si cruel et empli de souffrances.

Cela te semblera probablement étrange si j’affirme que nos sens ne sont pas prévus pour percevoir le monde extérieur. Car à l’origine, leur rôle est de percevoir et ressentir la réalité universelle qui émane de la grande Source. Une réorientation des sens du plan horizontal vers le plan vertical s’est alors opérée en moi.

Qu’est-ce que cela change dans la perception et le ressenti d’autrui ? Au lieu de percevoir l’autre dans son apparence horizontale (illusoire), je perçois son essence qui se révèle à mon cœur. C’est déroutant au début, je te l’accorde, mais infiniment plus riche et pertinent, tu t’en rendras compte.

Reconnaître et vivre l’autre dans son essence crée un lien profond, véritable, et empêche que je m’empêtre dans un tissu de mensonges qui encombrent ma vie et la vie des autres. La rencontre de l’autre se vit donc dans mon cœur (et nulle part ailleurs). L’âme de l’autre avec son champ de qualités qui y vibrent se révèle dans mon cœur et s’unit au champ de qualités de mon âme. Emerge alors un nouveau champ qualitatif issu de notre union que nous pourrions appeler le ‘nous’ de notre rencontre. Tout cela s’opère dans mon cœur et dans le cœur de l’autre, bien sûr. Ce vécu se révèle à travers nos sens et de là émergent des sentiments de joie, de grâce, de gratitude et bien d’autres.
Les sens orientés verticalement nous relient en plus, et ce n’est pas rien, avec la Source de toute Vie dans l’univers. Cela n’a rien de religieux dans son sens habituellement galvaudé. C’est l’expression de la Loi qui est régie par l’Esprit universel qui est Unité.

« Et comment entrer dans ce vécu du cœur ? », me suis-je questionné. Cela m’a amené à développer le (vrai) discernement. Comme toi, j’avais appris à utiliser le discernement associé au mental rationnel, ce qui pouvait, certes, amener un peu plus de clarté quand je me trouvais embourbé dans la mélasse émotionnelle. Sauf que c’était justement ce mental interprétant (faussement) les vécus qui était à l’origine de cette mélasse. Cela revenait à vouloir me tirer hors de la mélasse par mes propres cheveux, ce qui est chose impossible.

J’ai commencé à m’offrir régulièrement des moments pour me détourner du vacarme du monde extérieur et me tourner vers la petite voix tranquille du cœur. Je me suis fié de plus en plus à mon intuition, ce qui m’a permis de court-circuiter les filtres de mon mental (intellectuel). Puis, j’ai accueilli les inspirations qui pouvaient ainsi affluer plus librement, encore une fois, sans les limitations du mental. Je suis entré davantage en profondeur dans le cœur du Silence pour communier avec la Source de vie en mon cœur qui fait partie intégrante du Tout de l’univers. L’étape suivante a consisté à établir un contact conscient avec mon Soi (intérieur) pour atteindre enfin une maîtrise consciente (à ne pas confondre avec le contrôle du mental mu par la peur) de toute perception et de toutes les manifestations. L’accomplissement consistera à me libérer de tous les concepts humains (limitants) et de toute forme (limitée) créée par les humains.

Les sens orientés verticalement ne servent alors plus qu’à s’abreuver à la Source de Vie qui coule à travers le cœur.

Je suis en chemin comme toi. Il s’agit d’un engagement au quotidien qui me procure de plus en plus de joie et de légèreté lorsque je laisse passer la vie du cœur sans entrave et cesse de m’échiner laborieusement avec ma petite volonté personnelle qui se prend la tête. Comment obtenir ce discernement par lequel je peux reconnaître la petite voix du Silence ? Comment discerner le faux du vrai ?

Le discernement véritable est la faculté de percevoir et de ressentir la fréquence vibratoire d’un vécu (d’une manifestation). Sur ton chemin d’évolution, il est primordial que tu développes le discernement afin d’être conscient si tu sers et augmentes la Présence du Cœur ou si tu renforces la « personne-alité » de l’ego humain.

Tu discernes donc la haute fréquence vibratoire d’une basse fréquence et choisis en conscience laquelle tu veux nourrir. La haute fréquence te rend pur, harmonieux, joyeux et aimant. La basse fréquence t’emprisonne dans la souffrance, la colère, la frustration et l’impuissance.

Le discernement scrute (sans le moindre jugement) tout ce que tu rencontres (personnes, lieux, choses, situations) sur ton parcours et te fait choisir à chaque instant ce que tu souhaites voir et renforcer.
En outre, si tu en as la capacité, tu peux également décider de (faire) transmuter ce que tu rencontres tout en respectant le libre arbitre.

Avec mes sens orientés horizontalement, je perçois et ressens, par exemple, le vécu extérieur (de l’ego) de l’autre. Tourné vers mes sens intérieurs et verticaux, je discerne son vécu intérieur (celui de l’âme). Je peux me servir des deux en même temps, si tel est mon souhait, tout en restant focalisé sur le vécu véritable au niveau de son être. Cela lui permet, en plus, de se réaccorder à sa note véritable et d’abandonner la cacophonie de son ego.

Lorsque j’abandonne l’interprétation des vécus extérieurs (des situations, des choses, des personnes…) et me libère des schémas et croyances (inconsciemment) adoptées du (faux) monde extérieur, j’accède au vécu « direct » des réalités. C’est précisément à ce moment-là que le discernement remplace l’interprétation. Le discernement, qui reconnaît la fréquence vibratoire et favorise une perception par les sens intérieurs, génère une sensation ou une vision que j’accueille telle quelle (sans l’interpréter !). Si je souhaite les communiquer, je ne fais que les décrire. Ainsi, je m’approche au plus près du vécu pur et vrai des réalités de cet univers.

Discerne précisément les multiples voix de ton personnage, souvent bruyantes, de la voix douce du cœur !

Au début de ce processus, il m’a fallu apprendre à reconnaître et ressentir les « langages » des différentes dimensions (corps, enveloppes) associées à la « personne-alité ». Nous pouvons les imaginer comme des différents manteaux que nous mettons les uns sur les autres. Nous ne pouvons accéder à leur langage qu’à travers le ressenti.

Le corps physique, lui, « parle » avec des sensations physiques en termes de bien-être ou de mal-être (douleurs, papillons dans le ventre…). 
L’enveloppe énergétique ou vitale transmet des sensations de présence ainsi que des sensations de l’ordre de pureté/légèreté – charge/lourdeur ou de fluidité – résistance du flux énergétique, à savoir, l’énergie vitale. 
Le manteau des émotions exprime, comme son nom l’indique, des émotions pour la plupart du temps associées au vécu de la personnalité, car créées à partir des blessures. C’est seulement lorsqu’il sera purifié, que ce manteau pourra refléter les sentiments issus du cœur. 
Dans sa vraie nature, le langage du mental est composé de pensées, croyances, réflexions, concepts, descriptions et imaginations. Dans sa façon biaisée, il parle – comme évoqué plus haut – en termes de jugements, d’interprétations, de comparaisons, de critiques et de projections. 
Toutes ses dimensions et leur voix ont une conscience et une intelligence qui leur sont propres. Ensemble, ils nourrissent et renforcent la nature de la personnalité.

La voix douce du cœur qui nous parle dans le Silence s’exprime par des intuitions, des inspirations, des sensations, des sentiments (joie, grâce, gratitude…) ou des visions grâce aux sens subtils et intérieurs.

Je suis libre d’écouter et d’exprimer la voix délicate du cœur ou la voix bruyante de la personnalité. L’invitation est de choisir en conscience quelle voix je laisse s’exprimer à travers mon être.

Lorsque tu entames ton sentier intérieur, tu peux entendre la douce voix du cœur. Elle seule peut discerner la vérité qui te conduit à la liberté et te permet d’explorer les profondeurs de la Vie.

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8

Quand les émotions sont poussées hors de leur trône

À un moment donné de mon parcours de vie, je me suis rendu compte que, malgré ma grande sensibilité, j’étais (resté) un analphabète lorsqu’il s’agissait d’exprimer verbalement mes émotions. Toute la gamme de vocabulaire pour les exprimer s’était réduite à deux phrases: “Je vais bien ” et “je ne vais pas bien”. Les riches variations de couleurs émotionnelles avaient vécu un appauvrissement considérable dont, longtemps, je n’ai même pas été conscient. Alors, tel un étranger arrivé dans un nouveau pays, j’ai commencé à m’alphabétiser dans la langue des émotions, conscient que, lorsque je nommais une émotion précisément, cela me permettait de la vivre en conscience. J’ai alors entamé un processus de développement de l’intelligence émotionnelle.

Selon mes observations, mes émotions ont principalement deux origines. L’une se trouve dans l’interprétation d’un événement et l’autre puise sa cause dans les besoins assouvis ou non assouvis.

J’ai constaté que, lorsque j’interprétais un événement, cela déclenchait immédiatement une émotion. L’interprétation que je m’en faisais provoquait un vécu émotionnel qui se teintait soit d’une couleur dramatique, soit d’une coloration joyeuse. En plus du vécu émotionnel, mon interprétation créait ma propre réalité illusoire.

Sois vigilant à laisser entrer dans ta sphère de vie uniquement ce qui te rend heureux, libre, léger et équilibré.
Que toute émotion dramatique de ton entourage soit repoussée!

Une autre source d’émotions se trouve dans les besoins qui, en fonction de leur satisfaction ou non satisfaction, génèrent une émotion.
Par exemple lorsque mon besoin de considération est nourri, cela peut créer une émotion de paix ou, à l’inverse, engendrer une émotion de frustration ou de colère. Notons que l’émotion créée est toujours liée à la sensibilité d’un individu dans une situation spécifique.

Les besoins sont l’expression d’un manque qui peut être comblé ou non. 

Les deux sources principales qui génèrent des émotions -l’interprétation des événements et le besoin- ont leur cause dans les mémoires de l’ego.

Les blessures et traumatismes ont engendré des programmes émotionnels à répétition au même titre qu’ils ont produit des schémas de pensée. Puisque ces vécus sont douloureux la plupart du temps, ils sont refoulés et enfermés dans les placards de l’inconscient. Cela explique pourquoi quelqu’un peut, dans des situations semblables, avoir toujours les mêmes réactions émotionnelles, car les mêmes mémoires émotionnelles sont réactivées. Citons un exemple: une personne qui explore la jalousie va revivre des émotions en lien avec la peur de perdre l’autre à chaque situation où son-sa partenaire va vers d’autres personnes qui pourraient potentiellement s’intéresser à son-sa partenaire. Le schéma de comportement de l’explorateur de jalousie s’activera donc pour éviter à tout prix ce genre de situation et ainsi, par exemple, priver d’office son-sa partenaire de rencontrer d’autres personnes.

Les mémoires émotionnelles continueront à sévir aussi longtemps que les cadavres enfouis dans les placards de l’inconscient n’auront pas été enlevés. Il s’agit pour cela de scruter les causes des blessures et traumatismes avec la lumière de la conscience pour les transmuter ensuite.

Lorsque tu es dans un état d’harmonie et de paix bienveillante, tu es accordé aux fréquences de l’âme. Ouvre les portes et les fenêtres à l’âme et laisse-la se déployer à travers toi. Tel un puissant soleil, elle rayonnera alors les plus belles qualités de l’univers avec lesquelles ton être est en résonance.

Maintiens la pureté, l’harmonie et l’équilibre dans tous tes véhicules (tes corps) et en particulier dans ton véhicule émotionnel afin d’exprimer les sentiments les plus nobles.

Comme toi, j’ai pris conscience que l’ego se nourrit de la conscience de masse tant que nous somnolons dans l’ignorance. Cette nourriture somnambule gave mon inconscient d’innombrables informations venant du monde extérieur et illusoire. Ces aliments sont tellement lourds que notre être souffre d’une indigestion chronique jusqu’au jour où notre conscience s’éveille de ce cauchemar. Étant donné que les émotions sont hautement contagieuses, il suffit alors d’alimenter la conscience de masse régulièrement avec quelques ingrédients émotionnels négatifs pour que l’ego s’en gave inconsciemment et reste asphyxié par la peur.

L’intelligence émotionnelle ne s’arrête pas là où je vis mes émotions en conscience, de même lorsque je sais les vivre de façon appropriée face aux situations que je rencontre. Savoir identifier et nommer ses émotions, les exprimer verbalement ainsi que les mettre en lien avec des besoins qui ne sont pas nourris (ou alors nourris) ne suffit pas. Certes, il s’agit d’une étape indispensable, mais seulement intermédiaire. Dans une étape ultérieure, les émotions, de même que les besoins, sont amenés à disparaître!

Ne t’identifie plus aux disharmonies et aux apparences du monde extérieur et sois l’expression pure de tes qualités d’âme. Deviens ainsi un musicien rayonnant qui fait résonner sa note véritable dans la symphonie universelle.

Ainsi, je suis invité à abandonner la riche gamme d’émotions dramatiques avec toute sa cacophonie de plaintes et de manques incessants. Je célèbre l’enterrement de l’ego (le soi extérieur) et me libère ainsi de mes deux lourds boulets – les émotions dramatiques et les croyances limitantes – lesquelles ont, pendant trop longtemps, enchaîné mon existence.

Le but de ton existence (humaine) est de réaliser ton véritable Soi et de trouver ainsi le bonheur puis, in fine, la béatitude. Cela t’amènera dans la liberté d’être Qui Tu Es et de créer ta vie librement.

Lorsque j’abandonne la gamme dramatique des émotions humaines, je m’élève à l’octave supérieure où s’entonne l’aria des sentiments divins du Cœur. J’abandonne mon rôle de musicien dans l’orchestre de l’ego qui, depuis des millénaires, joue de la musique dramatique sous le chef d’orchestre de l’amour du pouvoir (lequel est dénué d’amour). Je reprends ma place de musicien dans l’orchestre symphonique du Cœur afin d’exprimer des sons de l’octave des sentiments et qualités universelles et divines: la joie, la grâce, l’amour, la béatitude et bien d’autres. Dans le nouvel orchestre, nous entonnons des sons accordés à la musique des sphères de l’univers avec le nouveau chef d’orchestre: le pouvoir de l’Amour.

Mets alors toutes tes forces en œuvre pour trouver Qui Tu Es. Choisis en conscience dans quel orchestre tu veux jouer et exprime les plus belles notes qui résonnent dans ton Cœur !

Ne cherche plus à l’extérieur ce que tu ne peux trouver qu’en toi!

Afin d’accéder aux octaves des sentiments du Cœur, j’ai été amené à me libérer définitivement des mémoires émotionnelles dramatiques. Pour ce faire, j’ai suivi l’adage: « Fais-toi aider pour t’aider toi-même! ». Comme toi peut-être, j’ai cherché l’aide d’un thérapeute de confiance qui, en collaboration avec moi, m’a aidé à trouver la vérité de mon être et m’a, entre autres, accompagné à transmuter mes traumatismes et blessures. Il n’y a pas lieu ici de partager tout ce processus. Je ne veux que dire ceci: tu ne peux changer les événements qui ont conduit à une blessure ou un traumatisme, mais tu peux transformer l’interprétation que tu t’es faite de l’événement, et c’est précisément cela qui amènera la guérison. Éclairer le vécu avec la lumière de la conscience est un premier pas décisif. Par la suite -pourquoi pas-, transformer ce vécu moyennant une visualisation intérieure, en amenant toutes les ressources dont tu aurais eu besoin dans la situation d’origine, pour inscrire en toi un nouveau vécu qui te conduira dans la paix en toi. Ainsi, la grande Vie, libre et véritable, pourra à nouveau devenir ton guide.

Un certain Avatar ne disait-il pas à son disciple: « Laisse le Feu de la Vie te forger, mon frère Ananda, car la béatitude (le bonheur total) est ton but. »

A quoi bon vouloir encore combler tes manques alors que tu es retourné dans la plénitude de la Vie ?