Etincelles de conscience 7

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Sortir de l’illusion et évoluer vers la Vérité de l’Être

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Le sens des sens

ou quand la perception et le discernement changent de cap

Dans notre parcours d’évolution, nous vivons deux grandes inversions dans notre vécu de la réalité. La première se vit dans le passage de l’ignorance à la conscience, de la réalité extérieure de l’ego somnambule, à la réalité du cœur éveillé à l’intérieur de nous-même. À ce stade, nous passons de l’image de notre être reflété dans le miroir du monde extérieur de façon inversée, à l’être qui se trouve (réellement) devant le miroir. Nous pouvons seulement (perce)voir cet être avec notre vision et perception intérieure. En franchissant la porte qui nous fait quitter le monde factice reflété dans le miroir extérieur, nous entamons le chemin de transformation qui nous conduit à la liberté. La conséquence majeure est que tout mon vécu s’inverse : nous passons du reflet chimérique à la présence (intérieure) et, à partir de là, à la manifestation réelle du monde.

Dans ce passage fondamental s’opère une inversion importante parmi d’autres : la réorientation de nos sens. Ces derniers ont jusqu’alors été orientés vers l’extérieur dans le but de percevoir ce monde extérieur à nous-mêmes. Ainsi, les sens nous ont informés de ce qui se passait dans ce fameux monde feint que nous avons, par la suite, si souvent interprété avec notre mental pour créer nos multiples illusions du monde.

Le fait de reconnaître toutes les strates de réalités trompeuses liées à ce fonctionnement, m’a littéralement donné le vertige. Comment l’humanité a-t-elle pu se laisser entraîner dans un tel labyrinthe d’illusions ? Je comprenais la colère que cela pouvait provoquer chez certains lorsque leur conscience se réveillait dans un pareil piège. Je savais pertinemment que j’avais été conduit dans ce labyrinthe dès mon plus jeune âge, encore inconscient, lorsque je baignais dans l’insouciance, la naïveté et la pureté propres au jeune enfant.

Toutefois, la sensation de ne pas appartenir à ce monde, voire de ne pas être de ce monde et de me sentir tel un étranger dans mon entourage, se révélait comme un bienfait qui m’a permis de ne pas vraiment m’identifier à ce monde inextricable. Je sentais intuitivement que mon cœur d’enfant pur et innocent était plus vrai que le monde des humains si cruel et empli de souffrances.

Cela te semblera probablement étrange si j’affirme que nos sens ne sont pas prévus pour percevoir le monde extérieur. Car à l’origine, leur rôle est de percevoir et ressentir la réalité universelle qui émane de la grande Source. Une réorientation des sens du plan horizontal vers le plan vertical s’est alors opérée en moi.

Qu’est-ce que cela change dans la perception et le ressenti d’autrui ? Au lieu de percevoir l’autre dans son apparence horizontale (illusoire), je perçois son essence qui se révèle à mon cœur. C’est déroutant au début, je te l’accorde, mais infiniment plus riche et pertinent, tu t’en rendras compte.

Reconnaître et vivre l’autre dans son essence crée un lien profond, véritable, et empêche que je m’empêtre dans un tissu de mensonges qui encombrent ma vie et la vie des autres. La rencontre de l’autre se vit donc dans mon cœur (et nulle part ailleurs). L’âme de l’autre avec son champ de qualités qui y vibrent se révèle dans mon cœur et s’unit au champ de qualités de mon âme. Emerge alors un nouveau champ qualitatif issu de notre union que nous pourrions appeler le ‘nous’ de notre rencontre. Tout cela s’opère dans mon cœur et dans le cœur de l’autre, bien sûr. Ce vécu se révèle à travers nos sens et de là émergent des sentiments de joie, de grâce, de gratitude et bien d’autres.
Les sens orientés verticalement nous relient en plus, et ce n’est pas rien, avec la Source de toute Vie dans l’univers. Cela n’a rien de religieux dans son sens habituellement galvaudé. C’est l’expression de la Loi qui est régie par l’Esprit universel qui est Unité.

« Et comment entrer dans ce vécu du cœur ? », me suis-je questionné. Cela m’a amené à développer le (vrai) discernement. Comme toi, j’avais appris à utiliser le discernement associé au mental rationnel, ce qui pouvait, certes, amener un peu plus de clarté quand je me trouvais embourbé dans la mélasse émotionnelle. Sauf que c’était justement ce mental interprétant (faussement) les vécus qui était à l’origine de cette mélasse. Cela revenait à vouloir me tirer hors de la mélasse par mes propres cheveux, ce qui est chose impossible.

J’ai commencé à m’offrir régulièrement des moments pour me détourner du vacarme du monde extérieur et me tourner vers la petite voix tranquille du cœur. Je me suis fié de plus en plus à mon intuition, ce qui m’a permis de court-circuiter les filtres de mon mental (intellectuel). Puis, j’ai accueilli les inspirations qui pouvaient ainsi affluer plus librement, encore une fois, sans les limitations du mental. Je suis entré davantage en profondeur dans le cœur du Silence pour communier avec la Source de vie en mon cœur qui fait partie intégrante du Tout de l’univers. L’étape suivante a consisté à établir un contact conscient avec mon Soi (intérieur) pour atteindre enfin une maîtrise consciente (à ne pas confondre avec le contrôle du mental mu par la peur) de toute perception et de toutes les manifestations. L’accomplissement consistera à me libérer de tous les concepts humains (limitants) et de toute forme (limitée) créée par les humains.

Les sens orientés verticalement ne servent alors plus qu’à s’abreuver à la Source de Vie qui coule à travers le cœur.

Je suis en chemin comme toi. Il s’agit d’un engagement au quotidien qui me procure de plus en plus de joie et de légèreté lorsque je laisse passer la vie du cœur sans entrave et cesse de m’échiner laborieusement avec ma petite volonté personnelle qui se prend la tête. Comment obtenir ce discernement par lequel je peux reconnaître la petite voix du Silence ? Comment discerner le faux du vrai ?

Le discernement véritable est la faculté de percevoir et de ressentir la fréquence vibratoire d’un vécu (d’une manifestation). Sur ton chemin d’évolution, il est primordial que tu développes le discernement afin d’être conscient si tu sers et augmentes la Présence du Cœur ou si tu renforces la « personne-alité » de l’ego humain.

Tu discernes donc la haute fréquence vibratoire d’une basse fréquence et choisis en conscience laquelle tu veux nourrir. La haute fréquence te rend pur, harmonieux, joyeux et aimant. La basse fréquence t’emprisonne dans la souffrance, la colère, la frustration et l’impuissance.

Le discernement scrute (sans le moindre jugement) tout ce que tu rencontres (personnes, lieux, choses, situations) sur ton parcours et te fait choisir à chaque instant ce que tu souhaites voir et renforcer.
En outre, si tu en as la capacité, tu peux également décider de (faire) transmuter ce que tu rencontres tout en respectant le libre arbitre.

Avec mes sens orientés horizontalement, je perçois et ressens, par exemple, le vécu extérieur (de l’ego) de l’autre. Tourné vers mes sens intérieurs et verticaux, je discerne son vécu intérieur (celui de l’âme). Je peux me servir des deux en même temps, si tel est mon souhait, tout en restant focalisé sur le vécu véritable au niveau de son être. Cela lui permet, en plus, de se réaccorder à sa note véritable et d’abandonner la cacophonie de son ego.

Lorsque j’abandonne l’interprétation des vécus extérieurs (des situations, des choses, des personnes…) et me libère des schémas et croyances (inconsciemment) adoptées du (faux) monde extérieur, j’accède au vécu « direct » des réalités. C’est précisément à ce moment-là que le discernement remplace l’interprétation. Le discernement, qui reconnaît la fréquence vibratoire et favorise une perception par les sens intérieurs, génère une sensation ou une vision que j’accueille telle quelle (sans l’interpréter !). Si je souhaite les communiquer, je ne fais que les décrire. Ainsi, je m’approche au plus près du vécu pur et vrai des réalités de cet univers.

Discerne précisément les multiples voix de ton personnage, souvent bruyantes, de la voix douce du cœur !

Au début de ce processus, il m’a fallu apprendre à reconnaître et ressentir les « langages » des différentes dimensions (corps, enveloppes) associées à la « personne-alité ». Nous pouvons les imaginer comme des différents manteaux que nous mettons les uns sur les autres. Nous ne pouvons accéder à leur langage qu’à travers le ressenti.

Le corps physique, lui, « parle » avec des sensations physiques en termes de bien-être ou de mal-être (douleurs, papillons dans le ventre…). 
L’enveloppe énergétique ou vitale transmet des sensations de présence ainsi que des sensations de l’ordre de pureté/légèreté – charge/lourdeur ou de fluidité – résistance du flux énergétique, à savoir, l’énergie vitale. 
Le manteau des émotions exprime, comme son nom l’indique, des émotions pour la plupart du temps associées au vécu de la personnalité, car créées à partir des blessures. C’est seulement lorsqu’il sera purifié, que ce manteau pourra refléter les sentiments issus du cœur. 
Dans sa vraie nature, le langage du mental est composé de pensées, croyances, réflexions, concepts, descriptions et imaginations. Dans sa façon biaisée, il parle – comme évoqué plus haut – en termes de jugements, d’interprétations, de comparaisons, de critiques et de projections. 
Toutes ses dimensions et leur voix ont une conscience et une intelligence qui leur sont propres. Ensemble, ils nourrissent et renforcent la nature de la personnalité.

La voix douce du cœur qui nous parle dans le Silence s’exprime par des intuitions, des inspirations, des sensations, des sentiments (joie, grâce, gratitude…) ou des visions grâce aux sens subtils et intérieurs.

Je suis libre d’écouter et d’exprimer la voix délicate du cœur ou la voix bruyante de la personnalité. L’invitation est de choisir en conscience quelle voix je laisse s’exprimer à travers mon être.

Lorsque tu entames ton sentier intérieur, tu peux entendre la douce voix du cœur. Elle seule peut discerner la vérité qui te conduit à la liberté et te permet d’explorer les profondeurs de la Vie.