Étincelles de conscience

Sortir de l’illusion et évoluer vers la Vérité de l’Être

Avant-propos

J’entame ici l’expérimentation d’un projet d’une série de textes qui se créent au fur et à mesure et que je partagerai dans ce processus de création. Au départ, il n’y a pas de plan issu du mental, mais une intention que j’évoquerai dans l’introduction. Découvrir le texte en écrivant est ma façon de créer. J’ignore où cela mène… dans l’inconnu qui est connu mais que mon mental ignore.

J’ai l’intention d’offrir ces textes au fil de la création, dans un rythme imprévu, comme lors d’un voyage où nous nous laissons guider par nos intuitions et inspirations sans savoir au préalable où cela nous mène, avec seulement une intention de départ claire.

Voici mon invitation! Cela t’inspire? Alors, partons ensemble à la découverte!

Introduction

Je suis en chemin comme toi. J’ai parcouru les méandres d’un monde dans lequel règne la souffrance et le mensonge. Cette souffrance et l’appel d’un monde meilleur m’ont réveillé, un jour, et m’ont sorti de mon état de somnambule dans lequel j’ai sombré inconsciemment. Depuis, j’avance sur le sentier de l’éveil, comme toi qui lis ces lignes, et j’ai l’élan humble de partager avec toi quelques vécus de mon parcours qui se révèle à moi progressivement.

Tel mon être, mon chemin est unique, donc hors des sentiers battus.

Je partage en conscience que je ne sais rien car tout est su et que la vérité qui se révèle à moi n’est que partielle. Je passe de l’illusion sombre, à travers des illusions plus éclairées, à des états de conscience et de présence à la vie de plus en plus lumineux et véritables.

Puisque tous les chemins sont uniques, à quoi bon vouloir se référer à une norme extérieure, se comparer à d’autres?

Dans l’éveil, la norme disparaît et je suis prêt à retourner dans ma vraie nature, prêt à redevenir naturel. Plus je deviens naturel moins je suis normal, cela va de soi!

Le retour à soi est tel un voyage où je découvre et j’explore mon Être, ma Vie. Après une longue errance, je retourne à la maison. Je célèbre les retrouvailles dans la joie de me reconnaître.

Certes mon sentier du retour est différent des autres, mais tous les chemins mènent au Cœur.

Si je partage avec toi quelques éléments de mon chemin, c’est dans l’espoir que cela stimule ton propre cheminement et inspire tes vécus. Ce n’est aucunement dans l’idée d’adopter mes “vérités” ou d’imiter mes expériences.

Le sentier se révèle à moi une fois que j’ai choisi d’entamer le chemin du retour. En cheminant, je deviens le chemin.

J’accepte que mon mental ignore le chemin et l’essence de mon existence. J’accueille les inspirations, intuitions, sensations, visions ou rêves éveillés que le Cœur me souffle.

En cheminant, j’évolue vers Qui Je Suis. Le but c’est l’évolution. Le mental veut atteindre le but, le Cœur sait que le but est le cheminement lui-même.

Notre expérience en tant qu’être humain est de sortir de l’illusion de la réalité, appelée aussi la matrice humaine, qui lors de notre éveil se révèle comme une prison pour notre être véritable.

Quitter la prison à laquelle je me suis conformé est un acte de courage. Ne pas céder à la tentation de rester dans la cage dorée de ma zone de confort demande un effort de volonté et un engagement ferme.

Dépasser la peur de sauter du plongeoir pour plonger dans les profondeurs de la Vie, demande de reconnaître l’inconnu comme notre réalité naturelle et d’être conscient que le domaine du connu n’est que constitué de schémas et d’automatismes issus de ma matrice illusoire tant au niveau de mon propre inconscient que de l’inconscient collectif.

Rester dans mes illusions revient à signer ma condamnation à mort au lieu de renaître à la VIE qui ne connaît pas de mort.

“Je suis libre de choisir”, n’est pas qu’un dicton! Si je ne choisis pas la Vie, la mort s’empare de moi lentement mais sûrement.

Mon chemin débute en me dépouillant de tous les faux habits, de tous les mensonges sur lesquels je me suis bâti une identité erronée. J’enlève les couches de faux habits et plus j’en enlève, plus j’en découvre d’autres. Ce n’est pas grave, ça fait partie du jeu. Je me dénude progressivement pour laisser émerger et rayonner mon être authentique et laisser mourir le monde illusoire de ma personne-alité somnambule qui s’est construite à partir des blessures de l’ego et des conditionnements du monde de la normalité.

Parallèlement, je connecte, deviens, déploie et suis l’Être de Cœur avec ses vraies qualités, ses talents et capacités en évoluant vers la vérité et la liberté d’être Qui Je Suis. À partir de cette éternelle identité, je crée ma vie.

Prêt à partir pour ce voyage? Voyageons individuellement et ensemble, dans l’entraide, en tant que frères et sœurs!

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1

Lorsque mes parents m’ont accueilli, ils m’ont nommé Ananda, sans vraiment connaître la signification de ce nom. Ma mère m’a expliqué un jour qu’à vingt ans, elle avait fait son premier voyage qui l’avait amené en Inde et au Népal. C’est là qu’elle avait entendu ce nom pour la première fois et elle avait bien aimé sa sonorité. Lorsqu’elle était enceinte de moi, ce nom lui était revenu à l’esprit à plusieurs reprises sans qu’elle puisse s’expliquer ce phénomène, alors qu’elle n’y avait plus accordé d’importance.

Jeune adulte, j’ai fait quelques recherches et appris que ce nom signifiait en sanskrit ‘béatitude’. Bien plus tard, je compris que ma mère avait inconsciemment entendu la note de mon être ainsi que l’état d’être essentiel à accomplir dans ma vie. C’était en quelque sorte la note sur laquelle mon instrument était invité à résonner et, à partir de là, à jouer la musique de ma vie. Se révélait alors progressivement à moi combien ce son aimait s’exprimer par le verbe : l’instrument qui me procurait ainsi beaucoup de joie était la plume ou la parole prononcée oralement, bien que j’aie expérimenté de nombreux autres instruments dans ma vie.

Reconnais-toi toi-même!


Ce n’est pas un simple adage, c’est la (seule) voie pour sortir de l’illusion et c’est la raison pour laquelle des grands êtres tels Bouddha, Jésus ou Socrate ont tous exprimé cette affirmation.

Lorsque j’entame la voie de sortie, abandonner les scénarios fictifs que je me suis créés dans ma vie en est une des premières conséquence.

Une sincérité infaillible est un préalable pour me mettre en chemin. Faire le premier pas demande du courage, car je suis amené à quitter le monde que je me suis bâti et à travers lequel je me suis attribué de la (fausse) valeur. Beaucoup de gens s’arrêtent là, car cela met face à la vérité qui ne se laisse pas tromper par les réalités chimériques. Plus j’ai célébré des réussites grâce auxquelles le monde a flatté mon ego, plus la résistance à aller vers la vérité de mon Soi s’avère grande, et cela d’autant plus lorsque ces adulations m’ont procuré des privilèges. Peut-être me suis-je même attaché à ces privilèges ou m’en suis-je enorgueilli. Quelle ruse habile pour me garder prisonnier dans ce monde illusoire ! Quel appât merveilleux pour un petit ego en manque de confiance ! Mais quel grand danger pour ce même ego infatué d’être brutalement dégonflé par la vérité qui démasque !

Le discernement est l’outil indispensable qui me permet de faire le tri entre le vrai et le faux.

J’entends la voix de mon Cœur qui affirme : abandonne tous les scénarios fictifs et aie le courage de te reconnaître toi-même !

La reconnaissance de soi nécessite un esprit clair. Tant que mon mental est rempli de (fausses) connaissances, je ne pourrai jamais (me) re-connaître. L’esprit du cœur n’a pas besoin de connaissances, il sait.

J’enlève les voiles des illusions que je me suis moi-même créées dans le monde extérieur. Je commence par reconnaître ce que je ne suis pas.

Afin de tirer un trait sur tout ce que j’ai adopté dans le monde extérieur, je me déleste des jugements des autres, des comparaisons avec d’autres, des normes que l’on m’a inculquées, de toutes les références extérieures, de tous les conseils -même de ceux qui étaient bien intentionnés-, de toutes les pensées et croyances qui me limitent, de toutes les émotions qui me nuisent, bref, de tout ce que je ne suis pas !

Tel un détective, ma conscience scrute le monde de ma personnalité qui est un amas de leurres bâtis sur les fondements du mensonge. Elle examine à la loupe toutes les fictions de moi et il y en a tellement que je pourrai écrire des volumes. Je t’en épargne et ne sélectionnerai que certaines cerises sur le gâteau de l’illusion de la réalité.

Pourquoi se reconnaître passe aussi par la (re)connaissance de l’illusion ?
Comment veux-tu connaître le jour sans connaître la nuit ? N’est-ce pas au crépuscule que tu prends véritablement conscience du jour ? Comment veux-tu te repérer sur ton chemin si tu ne te rends pas compte quand tu fais fausse route, puisque l’illusion t’a fait croire en une fausse réalité ? Combien de fausses pistes as-tu suivies par ignorance ?

Je partagerai ici avec toi quelques ingrédients de la recette du mensonge.

La victime qui se la joue

J’ai bien exploré ce jeu dans toutes ses gammes, comme toi.

Ainsi, j’ai cru subir, par exemple, l’injustice d’autrui. La cause de mes malheurs provenait de mes parents, de la société, des abus de pouvoir… C’était toujours les autres et surtout pas moi. Ainsi, adolescent et jeune adulte, je pouvais lutter contre les méchants et monter aux barricades équipé de mon arme la plus redoutable, ma plume trempée dans l’encre venimeuse ou ma langue de vipère pour donner voix au rebelle que j’avais inconsciemment choisi de jouer.

Certes, l’enfant aux boucles blondes et au visage qui rayonne l’innocence ne pouvait comprendre ce monde cruel et violent qui l’entourait : il se sentait tel un étranger ayant atterri à la mauvaise destination. Il ne comprenait pas et n’était pas compris. S’il n’y avait pas eu cette petite voix douce de Jésus en son cœur avec qui il parlait dans son innocence enfantine, il aurait pu périr de désespoir dans ce monde insensible et dur. Certes, cet enfant pur a pu explorer des blessures traumatisantes comme grand nombre d’enfants catapultés dans cette réalité hostile.

Adulte, j’ai pu m’identifier à ces blessures infligées et développer une identité construite à partir des blessures. J’ai pu explorer les nombreux jeux de la personnalité, tel celui qui est victime de ses blessures et qui en souffre. De plus, j’ai pu expérimenter me soumettre aux règles et normes imposées -aussi inhumaines qu’elles soient- ou à m’en révolter. J’ai souvent choisi le rôle du rebelle plutôt que celui de l’enfant sage, soumis de façon exemplaire. Cela m’a servi de protection contre les tentacules de la pieuvre qui engloutit les cœurs innocents des enfants par ses normes sociétales. Je ressentais intuitivement que la voix douce dans mon cœur était plus vraie que les voix extérieures qui me remettaient sans cesse à l’ordre en me disant ce que je n’avais pas le droit de faire ou de dire, étouffant peu à peu les élans et les créativités naturelles de l’enfant.

Au moment même où je me reconnais, la transmutation s’opère. La transmutation est la force de propulsion pour passer de l’illusion à la vérité. C’est l’alchimie de la vie qui purifie mon habit souillé afin que je puisse reprendre l’habit blanc, pur et innocent.

La victime joue le jeu du drame dans ses diverses facettes en alternant avec le sauveur et l’agresseur. Ces derniers ne sont que d’autres variantes de la victime. Je transmute la victime en me reconnaissant en tant qu’être responsable et créateur de toutes mes réalités. En reprenant la place de créateur responsable, je retrouve ma force et ma grandeur. Je peux donc passer de l’état d’impuissance de la victime qui se croit petite à la puissance et à la grandeur de l’être que Je Suis.

Ce fut un choc terrifiant pour la petitesse de l’ego (s’étant construit une identité en s’exerçant quotidiennement à jouer la riche gamme de manques et de désirs futiles), de se reconnaître dans la grandeur du ‘divin créateur’. Oui, j’ai mis intentionnellement ce mot entre guillemets pour ne pas (te) faire trop peur et pour réduire ainsi momentanément sa puissance, laissant à chacun le temps nécessaire d’accueillir sa véritable puissance créatrice.

Moi aussi, j’ai eu initialement de sérieuses résistances à avaler la pilule que je suis seul créateur de mes réalités. Cela m’empêchait de projeter la faute sur les autres et mettait brutalement fin à toutes mes excuses, aux accusations et, pas moins, à ma lutte contre les moulins à vent d’une société fantasmagorique. Quelle libération ouvrant la porte à la paix intérieure !

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2

Le mental, un faux roi

Sois vigilant à ce que ton monde et celui que Tu Es soient identiques ! Transmuter le mental qui sépare et divise tout afin de le mettre au service de la conscience d’unité, est un pas décisif pour quitter l’illusion.


Je suis conscient que mes pensées créent mes réalités, car, selon la loi, l’énergie suit la pensée. Dans mon état de somnambule, la majorité de mes pensées n’avaient pas leur origine en moi. Elles avaient été minutieusement implantées dans mon mental inconscient durant ma tendre enfance par mon entourage. Les parents, la famille, les enseignants et la majorité des gens qui m’entouraient ne faisaient qu’exprimer les normes sociétales, culturelles ou religieuses qui leur avaient été inculquées à leur tour. En tant qu’enfant inconscient et insouciant, j’ai sagement intégré ces conditionnements venant de l’extérieur. Peut-être comme toi, ai-je inconsciemment adopté grand nombre des croyances sur lesquelles le (faux) monde était basé. Je l’ai fait par amour – ou devrais-je dire par espoir d’être aimé ? – alors que le cœur d’enfant ressentait intuitivement la violence qui lui était infligée et en souffrait silencieusement. Rien de grave ! Cela m’a permis, dans un premier temps, de développer la conscience de la dualité entre la vie du monde extérieur et la vie intérieure de mon cœur.

L’adolescent à la langue qui mordait les adultes ne faisait que protéger la douceur et l’amour de Marie et Jésus qui berçaient l’enfant innocent, tellement en contradiction avec le monde extérieur. Tous ces adultes ont fait de leur mieux et je leur ai pardonné, même les profs à qui le rebelle n’a pas toujours rendu la vie facile.

Déjà adolescent, j’ai compris que le mental occupait une place prépondérante dans ce monde et que le savoir servait d’outil de pouvoir sur les gens qui somnolaient dans l’ignorance. Doté d’un élan naturel pour comprendre la vie et ayant évolué dans un contexte où les mots ‘culture, savant ou lettré’ ne faisaient pas partie du vocabulaire, j’ai choisi, avec beaucoup de volonté, de me cultiver moi-même. Non pas pour utiliser le savoir comme outil de pouvoir, mais pour me libérer du pouvoir du savoir sur l’ignorance et aider autrui à faire de même. C’est alors qu’est né le chercheur de vérité. Jeune adulte, j’étais forcé de constater que ce type de recherche ne se pratiquait point dans les facultés et que savoir et vérité ne rimaient que rarement dans les (faux) temples du savoir.

La vérité rend libre, le mensonge emprisonne!

Le mental au service de l’ego a régné (trop) longtemps dans le monde et a fait beaucoup de dégâts. Ce n’est qu’une simple constatation à laquelle je m’évertue à ne plus accorder aucune émotion.

Transmuter le mental au service de l’ego (qui œuvre dans une conscience séparée en divisant les choses), en l’esprit du cœur où tout est interconnecté dans une conscience d’unité, fait émerger une compréhension de la vie dans laquelle respirent la clarté et l’Intelligence. Le soleil de l’esprit clair dissout le brouillard de l’amalgame ‘mental-émotions dramatique’ qui sème la confusion.

Je suis conscient que mon mental a été gavé d’innombrables concepts erronés tellement ancrés en moi que cela demande une volonté puissante pour m’en désidentifier complètement. Ce n’est pas avec ma petite volonté personnelle que je réussis une pareille tâche. Je ne peux trouver une solution là où se trouve le problème, à savoir dans l’ego. Cela m’amène à faire appel à la seule force capable de relever ce défi : la volonté universelle qui vibre dans mon cœur et qui œuvre à travers mon être.

Transmuter la dualité est un aspect fondamental du mode d’emploi pour se défaire de l’illusion. Le monde de la dualité est un monde empli de contradictions. La dualité s’exprime dans le concept du : « C’est l’un ou l’autre ». Il y a toujours quelque chose qui exclut autre chose. Innombrables sont les exemples dans l’histoire de ce monde. C’est le matriarcat ou le patriarcat, la gauche ou la droite, l’intérieur ou l’extérieur, l’homme ou la femme, les riches ou les pauvres, le bien ou le mal… Chaque dualité génère un conflit, car si l’un exclut l’autre, il y a un gagnant et un perdant. Une vision du monde basée sur la dualité ne peut donc que générer une vie pleine de conflits et de tensions. Cela explique pourquoi dans ce monde tensions et conflits sont omniprésents et pourquoi les relations justes et les répartitions équitables sont unanimement absentes. 

Ma voix du cœur chuchote dans le silence : la sagesse t’indique le chemin et la compréhension te permet de le suivre. Seul l’esprit du cœur comprend, alors que le mental (intellectuel) ne connaît que confusion.

La contradiction est une conséquence inéluctable de l’esprit de dualité. En tant qu’enfant, le monde extérieur m’a empêtré dans d’innombrables contradictions, brouillant ainsi l’intuition pure qui me guidait naturellement. Aime ton prochain, disaient mes parents tout en m’éduquant vers l’esprit de compétition qui régnait dans la société où il fallait être meilleur, plus fort, plus malin, plus plus plus que l’autre sinon résolument écraser autrui sur son parcours si son propre succès le demandait. On me disait qu’il était important d’être honnête tout en m’apprenant qu’il fallait faire de bonnes affaires. Mais comment pouvais-je faire une bonne affaire où il y avait un gagnant et un perdant tout en étant honnête ? Quelle contradiction sans issue !

Les deux parties d’une dualité s’excluent mutuellement ! N’est-ce pas ce qu’exprime la fameuse sentence d’un certain sage : Il est impossible de monter deux chevaux en même temps… Tu ne peux servir deux maîtres… ?

Mon cœur d’enfant a choisi intuitivement une des deux parties de la dualité, ce qui m’a momentanément mis hors d’atteinte d’une normalité basée sur la dualité et la contradiction qui, lentement mais sûrement, rend fou. Plus tard, lorsque j’étudiais les stratégies de manipulation ou apprenais les techniques de l’hypnose thérapeutique, je me suis rendu compte qu’on utilisait une double injonction (deux affirmations contradictoires) pour mettre hors service le raisonnement et le discernement.

La mayonnaise faite à base de l’esprit de compétition ne voulait pas prendre en moi et j’étais un véritable cancre dans ce genre d’école de vie. Ce qui ne veut pas dire que j’étais à l’abri de me faire piéger.

La dualité et la contradiction génèrent un monde de conflits, de tensions et de violences dans lequel le théâtre de la vie se joue dans un brouillard épais d’émotions dramatiques et d’esprit confus où les répliques de la joie, de l’amour et de la vérité font défaut.

Ayant (momentanément) choisi la première partie de la contradiction évoquée plus haut, cela m’a fait sentir tel un étranger dans ce monde. Je me suis souvent senti seul. J’ai fait l’expérience que je ne pouvais pas choisir les deux parties d’une dualité en même temps, sans rester bloqué dans une impasse. On m’avait donc proposé de faire des compromis. Sauf que ces derniers m’emprisonnaient littéralement entre les deux composants de contradiction simultanée du schéma ‘gagnant-perdant’, ce qui constitue un levier considérable pour une frustration grandissante et culmine soit dans une résignation où l’on se laisse (inconsciemment et lentement) mourir, soit dans une explosion (de colère) pour tenter d’échapper à la prison de l’impossible. Combien d’humains sont ainsi coincés comme des rats dans la boîte de Skinner ?

Combien de fois as-tu choisi le compromis par facilité ? En vérité, tu as ainsi invité dans ta vie le conflit et les tensions issues des opposés de la contradiction.

La vie de l’ego est conditionnée par une compréhension du monde basée sur la dualité, ainsi que les contradictions et les compromis qui constituent les fondations du monde de l’impossible, donc de l’illusion.

Or, tout cela a dirigé le projecteur de ma conscience sur la dualité fondamentale dans ma vie : une existence dans l’amour du cœur ou dans la peur de l’ego. La première mène à la vie. La deuxième me maintient dans la survie et mène inéluctablement à la mort. J’ai commencé par comprendre que c’était le choix le plus fondamental dans ma vie.

Tu ne peux choisir entre deux opposés (d’une dualité) sans perdre ta liberté, car la liberté est au-delà des contraires et ne se révèle que lorsque tu auras abandonné toute contradiction dans ton esprit.

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